Des antimousses spécialisés permettent une extraction efficace du phosphate
Jun 23, 2025Le phosphate est un élément essentiel de l'agriculture mondiale, fournissant de la nourriture à la planète grâce aux engrais. Cependant, l'exploitation de cette ressource importante se heurte à un défi unique et persistant : la formation de mousse. Lors du traitement complexe du phosphate, de sa valorisation à la production d'acide phosphorique, une formation excessive de mousse est non seulement problématique, mais représente également un fardeau opérationnel et économique considérable. C'est pourquoi les antimousses phosphatés spécialisés constituent des auxiliaires technologiques essentiels.
Pourquoi le traitement du phosphate est-il si sujet à la formation de mousse ?
Le traitement de la roche phosphatée implique plusieurs étapes sujettes à la formation de mousse :
1. Enrichissement (flottation) : Ce procédé clé sépare les précieux minéraux phosphatés de la silice et des autres gangues. Il repose principalement sur des tensioactifs (collecteurs, agents moussants) pour produire des bulles transportant les particules de phosphate. Ces produits chimiques peuvent également produire des mousses puissantes si nécessaire, notamment dans les situations suivantes :
Argiles et boues fines : Ces particules ultrafines sont courantes dans les gisements de phosphate et peuvent stabiliser les films de mousse.
Force ionique élevée : les boues de phosphate contiennent souvent des sels dissous (par exemple, Ca²⁺, Mg²⁺, SO₄²⁻) qui améliorent la stabilité de la mousse.
Matière organique : La matière organique naturellement présente dans le minerai peut agir comme stabilisateur de mousse supplémentaire.
2. Digestion (acidification) : La réaction de la roche phosphatée avec l'acide sulfurique pour produire de l'acide phosphorique et du gypse (voie humide) est fortement exothermique et s'accompagne d'un important dégagement gazeux (carbonates en CO₂, fluorures en SiF₄). Cette réaction turbulente, combinée à la libération de protéines et d'autres stabilisateurs organiques de la mousse, peut former de larges couches de mousse persistantes.
3. Épaississement et filtration : la mousse peut entraver la vitesse de sédimentation dans les épaississeurs, réduire l'efficacité de filtration des courroies ou des filtres et provoquer des problèmes de débordement.
La mousse incontrôlée dans la production de phosphate est coûteuse
Ignorer la mousse peut entraîner de réelles pertes :
1. Production réduite : la mousse peut déplacer un volume précieux de boue dans les réservoirs, les réacteurs et les épaississeurs, limitant ainsi la capacité de traitement.
2. Perte de produit : la mousse de débordement peut transporter des solides de phosphate précieux ou un brouillard acide, ce qui a un impact direct sur les coûts de production.
3. Inefficacités opérationnelles : la mousse peut provoquer une cavitation de la pompe, un contrôle de niveau erratique et des relevés de compteurs inexacts.
4. Augmentation des temps d’arrêt : Intervention manuelle fréquente pour éliminer la mousse ou temps d’arrêt imprévu pour contrôler les débordements.
5. Risques pour la sécurité et l’environnement : Allées glissantes, déversements potentiels de produits chimiques en cas de débordement et rejet de brouillard acide ou de particules provenant de la mousse.
6. Gaspillage d’énergie : l’efficacité du transfert de chaleur dans les digesteurs ou les évaporateurs est réduite en raison de l’isolation en mousse.
Au-delà des solutions génériques : le besoin d'antimousses phosphatées spécialisées
Les antimousses standards sont souvent inefficaces dans l'environnement difficile et complexe du traitement des phosphates. Voici pourquoi des formulations spécialisées sont essentielles :
1. Compatibilité chimique extrêmement élevée : les antimousses doivent être capables de résister à des environnements très acides (en particulier pendant la digestion, où le pH est inférieur à 2), à des températures élevées et à la présence d'oxydants puissants, d'ions corrosifs (F⁻, SO₄²⁻) et de tensioactifs concentrés sans se décomposer ni tomber en panne.
2. Performances élevées en matière de solides : les antimousses doivent fonctionner de manière fiable dans les boues épaisses (généralement supérieures à 60 à 70 % de solides) que l'on trouve couramment dans les circuits de flottation et les sous-verses d'épaississeurs.
3. Haute résistance au cisaillement : les processus tels que le pompage et l'agitation soumettent les antimousses à de fortes forces mécaniques ; par conséquent, les antimousses doivent avoir une forte stabilisation de l'émulsion.
4. Résistance ciblée aux stabilisants complexes : la pénétration et la rupture efficaces des mousses supportées par des argiles, des matières organiques et des espèces ioniques spécifiques nécessitent une formulation chimique personnalisée.
5. Persistance/performance durable : les antimousses doivent assurer un contrôle soutenu sur une longue période de temps dans un processus continu, et pas seulement un arrêt rapide et une défaillance rapide.
6. Impact négatif minimal : les antimousses ne doivent pas interférer avec le processus de flottation primaire ou la qualité du produit en aval (par exemple, récupération de P₂O₅, formation de cristaux de gypse).
Succès technique : caractéristiques clés des antimousses au phosphate haute performance
1. Système de support robuste : utilisez des supports qui sont intrinsèquement stables dans des conditions acides et à force ionique élevée (par exemple, des huiles minérales spécifiques ou des fluides synthétiques).
2. Particules hydrophobes avancées : utilisez de la silice spécialement traitée ou d'autres particules hydrophobes pour perturber efficacement les films de mousse complexes stabilisés par l'argile et la matière organique.
3. Technologie d'émulsification optimisée : assure une dispersion et une persistance efficaces des antimousses dans les milieux de traitement difficiles sans séparation ni inactivation rapide.
4. Formulations chimiques personnalisées : sélectionnez des ingrédients actifs et formulez des mélanges spécifiquement conçus pour contrer les stabilisateurs de mousse uniques présents dans les flux de phosphate (par exemple, des modifications spécifiques des polymères).